mardi 24 juin 2008

Rencontres

Mise à part une certaine intelligentsia, peu de thaïlandais hors de Bangkok ou des grands centres urbains parlent un anglais correct et encore moins parlent français. Ca fait peut être du mal à notre ego mais il faut bien se rendre compte que la France est quasiment inconnue ici et représente pour eux tout au plus une petite tache colorée quelque part sur la carte du monde. Le modèle de société n'est pas français, ni même européen : il est américain. Il faut donc bien le comprendre, l'accepter et rester humble d'autant plus qu'une des fiertés du peuple thaï est de n'avoir jamais été colonisé. Partir à la conquête du cœur des autochtones sera certainement plus enrichissant que d'arriver en "pays conquis". Apprendre la langue sera un plus et un sésame qui vous ouvrira de nombreuses portes.

Ceci étant posé, quand on arrive au Pays des Sourires, on ne connaît personne si ce n'est que les quelques voisins de l'environnement immédiat. Puis vient le temps où l'on ressent le besoin d'aller un peu plus loin et de faire des connaissances. Comme souvent dans ces pays, la communauté francophone est assez réduite et aurait tendance à fonctionner dans un milieu franco-français. Il y a bien un restaurant tenu par un français à Hua Hin mais ne nous leurrons pas, il est fait pour le touriste de passage, français ou non, et il n'y a pas de structure d'accueil ou de club pour se réunir autour de la francophonie.

La plus grande communauté, ou tout du moins celle qui est la plus active est l'anglo-saxonne. Puis vient la communauté scandinave et enfin l'allemande. Beaucoup d'entr'eux sont à la retraite et viennent couler des jours heureux et ensoleillés à Hua Hin. D'autres, plus jeunes, ont fondé une famille avec une thaïlandaise et travaillent. Comme on gagne peu ici, certains travaillent beaucoup et n'ont que peu de temps pour nouer des relations sociales.

Enfin, la communauté des "farangs", c'est à dire la communauté des occidentaux, comporte son lot de marginaux et de paumés de tous crins et de tous âges. Ils coltinent, outre leur cantine ou leur sac à dos, une cargaison de problèmes, vivent de petits métiers, d'expédients, d'espoirs souvent déçus et croient en des jours meilleurs qui n'arrivent que très rarement. On croise de temps en temps un sexagénaire bedonnant, au visage patiné par la bière et envahi par une barbe de 3 jours, encadré par des cheveux gras-mouillés aux mèches plaquées par la sueur, main dans la main avec une gamine de 18 ans. Il se croit encore séduisant, elle pense surtout échapper à la misère.

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